Faute de films porteurs qui leur assureraient une rentabilité, 10 % des salles de l’Hexagone ont gardé porte close depuis le 22 juin.
Entre cent et deux cents cinémas, répartis sur tout le territoire français, ont gardé porte close malgré le feu vert donné à leur réouverture le 22 juin. Ils représentent près de 10 % du parc hexagonal. Pourquoi un tel choix ? Rentabilité insuffisante, offre cinématographique trop maigre pour attirer les foules, difficultés à recruter des bénévoles dans les salles associatives, période estivale de travaux ou de vacances annuelles… Les raisons s’avèrent multiples et souvent s’additionnent.
A Saint-Etienne, Paul-Marie Claret a coupé la poire en deux. Cet exploitant a ouvert les quatre salles du Méliès Jean Jaurès, mais pas les deux du Méliès Saint François, « qui me coûteraient trop cher », explique-t-il. Déjà, « il faudrait 3 000 spectateurs pour que le Jean Jaurès soit rentable, nous n’en sommes qu’à 1 230 par semaine », se désole-t-il.
Cette molle reprise de la fréquentation ne lui permet pas de faire face à ses frais fixes. « Pour la première fois, dit-il, j’ai dû imposer trois semaines de vacances à mes dix salariés ». Il a souscrit à un prêt garanti par l’Etat de 150 000 euros. Et encore, se console-t-il, « j’ai la chance d’être propriétaire des murs ». Paul-Marie Claret constate une concurrence plus exacerbée que jamais en termes de programmation avec les multiplexes. « Avec seulement neuf nouveaux films cette semaine, ils n’ont rien à se mettre sous la dent », dit-il.
La pénurie de films forts, c’est bien le problème. « A Coulommiers [Seine-et-Marne], on ne peut pas tenir, faute de sorties. Hors de Paris, la fréquentation en salles peut s’écrouler de 80 %. Tout le monde attend Hollywood comme le Messie », lance Dragan Klisaric, qui a fermé l’Hemisphère Theater. Pas de toile, donc, cet été dans la municipalité de l’ancien ministre de la culture Franck Riester.
Les blockbusters américains voient...
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