Des agents de sécurité se sont formés, à Guingamp (Côtes-d’Armor), aux violences sexistes et sexuelles pour rassurer le public des festivals de l’Ouest. Ils seront présents sur le camping des Vieilles Charrues, qui commencent jeudi 14 juillet 2022.
Les agressions sexistes et sexuelles ont lieu aussi et même davantage dans les lieux festifs. Ce mercredi après-midi de juin, ce ne sont pas des étudiants de l’Inseac (Institut national supérieur d’éducation artistique et culturelle) situé dans l’ancienne prison de Guingamp (Côtes-d’Armor) mais des agents de sécurité de l’entreprise A2SI qui occupent une salle de cours.
Blagues sexistes, insistance…
Sur la base du volontariat, ils sont une quinzaine à suivre une formation aux violences sexistes et sexuelles (VSS) avec deux animatrices du collectif Nous Toutes Quimper, Barbara Ben Nacer et Denise Maréchal. Objectif : rendre les festivals plus sûrs et rassurer ainsi le public. "Il s’agit essentiellement de prévention, d’agir en devançant les besoins pour ne pas arriver à une agression".
Jean-Baptiste Le Picard, gérant de A2SI, propose une formation aux violences sexuelles et sexistes à ses salariés, animée par Barbara Ben Nacer (à droite) et Denise Maréchal (au fond). Ici, avec Fanny et Elisefa, qui seront responsables VSS aux Vieilles Charrues.
Jean-Baptiste Le Picard, gérant de A2SI, propose une formation aux violences sexuelles et sexistes à ses salariés, animée par Barbara Ben Nacer (à droite) et Denise Maréchal (au fond). Ici, avec Fanny et Elisefa, qui seront responsables VSS aux Vieilles Charrues. |
Encore faut-il les reconnaître. Blagues sexistes, attouchements, insistance… sont autant d’exemples de VSS. Les agents sont notamment testés, avec des cartes décrivant des violences qu’ils doivent caractériser : agissement sexiste, outrage sexiste, harcèlement sexuel… "Nommer, c’est empêcher la banalisation et minimiser les violences", insistent les deux professionnelles.
L’importance du consentement
Sur le terrain, "un rappel à la loi remet en place un agresseur qui ne passe pas pour en être un. Une main sur les fesses, c’est une agression. On rappelle beaucoup la notion de consentement", rapportent les deux animatrices. Qui donnent également des conseils pour mettre en sécurité la victime et recueillir sa parole.
Certes, ça ajoute une charge aux agents de sécurité mobilisés sur les rassemblements festifs : "ils ont déjà beaucoup à gérer, notamment des personnes qui ont bu", concède le directeur des opérations d’A2SI, Jean-Baptiste Le Picard. Mais comme dit le Guingampais : "Problèmes nouveaux, missions nouvelles, compétences nouvelles : on propose cette formation aux VSS depuis 2018. On s’est aperçu qu’il y a un vrai besoin dans ce domaine qui nécessite une vraie formation pour les salariés afin de mieux accompagner les victimes".
« Bien réagir »
Fanny Guillot et Elisefa Leconte confirment : "Des exemples concrets, ça permet de mettre des mots sur les violences et de bien réagir". Toutes deux seront responsables VSS au festival des Vieilles charrues qui démarre...
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